LE CHANT DES PEAUX SI BLEUES
CREATION 2000
Interprété par : Isabelle Terracher, Pierrik Malebranche,
Christine Niclas, Louise Chardon, Frédéric Lescure.
Lumières : Nino Ramos
Bande-son : Christophe Bollondi
Costumes : Agathe Laemmel
Coproduction : Cie l'Echappée, Théâtre Municipal de Montauban et ADDA Tarn et Garonne,
Faits d’Hiver, SACD, Ville de Montargis, Atrium de Chaville et ADIAM 92, Theâtre Paul Eluard de Bezons.
Abrupt et physique, rude et tendre, F. Lescure n’a jamais caché un intérêt pour la ridicule sensibilité du quotidien. Avec un culot étonnant, «Le Chant des peaux si bleues » affecte l’anecdote énorme, la promise cuitée, la beuverie de se voir si belle. Avec le dérapage paradoxal jusqu’à une Messe de Mozart. Un mouvement fluide, limonien en diable, un goût pour le contact presque aussi gonflé que celui de Mark Tompkins, pour une pièce humaine et affectueuse, aimant les danseurs jusqu’à la virtuosité et les hommes même dans leur ridicule. Un regard chaleureux mais sans fard qu’un photographe de l’humain comme Laurent Pailler ne pouvait pas laisser passer.
[ P. Verrièle, « Les Saisons de la Danse » mars 2000 ]
Bleus à l’âme et manteau de spleen après une nuit de fête : on imagine un petit matin glauque, des corps las, l’amertume qui monte à la bouche. Les personnages de Frédéric Lescure, bambocheurs impénitents, lampent les dernières gouttes de champagne en escamotant les pas d’une danse ivre et fatiguée avant que tout bascule lentement. On s’habille de blanc, on se drape dans l’immense drap dont les deux pans ruissellent des cintres ; naît alors une célébration, une liturgie. Frédéric Lescure procède par séquences imagées, combine enroulements et glissements, fait naître une atmosphère à laquelle on ne peut rester insensible. « Le Chant des peaux si bleues » n’est pas qu’un joli titre, c’est aussi une jolie pièce dont la poésie douce amère nous pénètre lentement…
[ Jean-Claude Diénis, Danser, mars 2000 ]
...Le moins que l’on puisse dire d’un Frédéric Lescure, auteur puissant, charpenté et très physique, c’est qu’il n’a jamais abdiqué son exigence. Extraordinaire danseur, passé dans les plus importantes compagnies françaises, il mène depuis 1993 une recherche à la puissance remarquable, mais qui fait aussi une part importante à un étrange velouté presque nostalgique.
[ P. Verrièle, « Les Saisons de la Danse » janvier 2000 ]